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Visite au Québec, octobre 2002, premiers éléments de synthèse :

samedi 7 décembre 2002, par Frédéric Sultan


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Ambiance générale et réceptivité des interlocuteurs rencontrés

Sans conteste, l'accueil du projet au Québec est enthousiaste. L'ensemble de mes interlocuteurs s'est montré très intéressé par l'idée de participer à la construction du navire. Les motivations peuvent être diverses :
Le souvenir de la fondation du Québec. A noter, pour les Québécois, Samuel Champlain et le don de dieu sont des symboles qui dépassent les limites de la ville de Québec dont ils sont l'emblème. Ils font partie de l'identité et de l'histoire du Québec et même au-delà, de l'Atlantique aux grands lacs. Ce personnage est particulièrement méconnu en France.
L'envergure, l'originalité du projet social et économique. La dimension sociale donne un sens qui répond aux attentes des acteurs rencontrés très soucieux de proposer une alternative aux personnes en difficulté. Cette solidarité s'exerce dans une logique économique orientée vers le renforcement de l'autonomie et de l'initiative des personnes. C'est certainement une approche riche d'enseignements pour les travailleurs sociaux français.
L'intérêt pour la possibilité de partager l'histoire du Québec et les valeurs « québécoises ».
L'intérêt pour la possibilité de transmettre des connaissances et savoirs faire ancestraux aux plus jeunes.
L'intérêt pour la possibilité de développer une activité locale d'insertion ou de formation autour des techniques de la construction navale.

Certains de mes interlocuteurs ont émis des réserves. Il faut noter que le Québec conserve dans sa mémoire la trace d'expériences malheureuses dans ce domaine avec la construction de 2 navires anciens qui ont été des échecs. Sauf erreur de ma part, l'un à coulé dans le Saint Laurent. Le second a pourri faute d'entretien. Ces deux échecs semblent avoir pour cause des raisons techniques et économiques. Aussi, cela engage-t-il d'une part à se montrer prudent et à vérifier les conditions particulières de maintenance d'un navire dans le saint Laurent au regard des conditions climatiques de la région, d'autre part à vérifier la faisabilité du projet sur le plan financier.

Sur le plan économique, il est clair que cette question ne doit pas être considérée comme secondaire dans le projet. Il n'est pas question de réaliser une opération de prestige, mais de de mobiliser l'économique au service de l'utilité sociale. S'il est clair que personne ne souhaite prendre seul les risques d'une telle entreprise, il ne manquera pas de candidats pour participer à l'aventure. Les résultats de cette mission montrent qu'il est dès à présent possible de constituer le noyau dur des partenaires du projet pour mener avec eux la suite des démarches nécessaires à sa mise en œuvre. Un appel à partenariat pourrait être lancé dans ce sens pendant la phase de définition du projet. Il est aussi nécessaire de réfléchir plus avant à la forme que prendra l'organisation de ce regroupement de partenaires : association, SEM, consortium,… ?

Sur la géographie du projet

L'approche initiale de l'avant projet est orientée vers un partenariat principal entre Québec, (la ville) et Fécamp en développant des échanges entre ces deux villes et en permettant d'y renforcer ou d'y créer des activités d'insertion s'appuyant sur des activités maritimes. Lors de cette visite, je n'ai eu aucune information sur l'existence à Québec d'une structure d'économie sociale dont la vocation serait proche de l'association les voiles de l'espoir. S'il n'en existe pas, c'est peut être l'occasion de la créer en mobilisant les acteurs qui rassemblent déjà de nombreuses compétences. Certains contacts laissent entendre qu'ils sont très intéressés par cette idée. Malheureusement, faute de temps, je n'ai pas pu rencontrer les acteurs de l'insertion sociale à Québec pendant la mission, mais seulement les identifier. C'est une piste qui reste à explorer. Il serait très utile de leur proposer une rencontre - visite à Fécamp. La construction du don de dieu pourrait jouer un rôle dans cette dynamique locale.

Cependant, le partenariat semble devoir être élargi à la province du Québec tout entière tout en donnant à la ville de Québec une place particulière. La demande de participation des structures hors de la ville est forte. Les organismes sociaux rencontrées ont fait part de leur désir de participer à ce projet car celui-ci « fait sens » à travers le lien avec Samuel Champlain, l'histoire et la culture maritime de la région, le fleuve Saint Laurent qui semble être l'un des éléments fondateurs de l'identité culturelle des québécois. Le Saint Laurent était jusqu'à il y a peu, la principale voie de communication de la région. Ce projet est aussi pour eux une opportunité de remplir leur mandat dans le domaine de l'insertion des personnes en difficulté.

Le projet de construction du don de dieu est lié à l'anniversaire des 400 ans de la ville, mais il mobilise des participants et des partenaires sur l'ensemble de la région. La ville inscrit les festivités de son 400ième anniversaire dans une démarche très ouverte : Québec se veut capitale. Il n'y a donc pas de protectionnisme envers des activités qui seraient réalisées hors de ses murs mais plutôt la recherche d'une cohérence avec elles à travers tout le Québec. A travers ce projet, la ville de Québec peut renforcer son rôle fédérateur. Il semble donc pertinent de reconsidérer la dimension géographique du partenariat pour l'ouvrir largement au reste de la province en imaginant différentes manières de participer à ce projet adaptées à chaque partenaire.

Dans ce scénario, la ville de Québec pourrait avoir un rôle moteur : valoriser et coordonner la participation québécoise au chantier de construction du don de dieu et progressivement développer des activités de tourisme social équivalentes à celles des voiles de l'espoir dans la région.

Modalités de coopération pour le chantier

La demande de participation au chantier formulée par les organismes rencontrés, se traduit selon les cas par différentes approches et propositions de coopération, telles que par exemple : envoyer des stagiaires en France pour travailler sur le chantier, construire des pièces du navire, les acheminer et les accompagner à Fécamp pour le montage, mettre à disposition une coque… Ces propositions correspondent à des expériences différentes de coopérations passées et au contexte local québécois. Elles intègrent les possibilités offertes par les programmes locaux déjà maîtrisés par chaque organisation. Par exemple, le dispositif SOLIDARITÉ JEUNESSE. Ces dispositifs doivent être complétés par des financements permettant la mobilité des participants. (francophonie, coopération franco-québécoise,…)

Le projet est plus qu'un chantier. C'est un projet de coopération international. Il intègre aussi la question du transfert des savoirs-faire dans le domaine de l'insertion sociale des personnes en difficulté, du développement local, humain, économique social et culturel. Nous aurions intérêt à jouer de la complémentarité de ces différents dispositifs (sans omettre de vérifier la faisabilité de leur exploitation au cas par cas) car l'enjeu est naturellement d'assurer la construction dans les temps impartis, mais aussi de constituer un réseau de coopération et de partage d'expérience actif avec les organisations participantes.

C'est pourquoi, il faudra :
Evaluer les besoins du chantier
Evaluer les possibilités offertes par les dispositifs d'insertion québécois identifiés
proposer une répartition des tâches entre partenaires
Contractualiser les accords avec chaque partenaire

Renforcer la production multimédia et produire un outil pédagogique en ligne sous forme de jeux de rôle.

Le volet multimédia est peu développer dans l'avant projet. Il a pourtant une grande importance. C'est l'un des principaux outils qui sera mis à contribution pour faciliter la coopération entre les partenaires et l'inscrire dans la durée et dans l'espace, faire connaître le projet et permettre une adhésion au delà de la participation à une activité de construction ponctuelle. Les échanges, que j'ai pu avoir sur ce sujet pendant cette mission, renforcent ma conviction qu'il serait intéressant d'utiliser les technologies de communication pour conduire le projet tant sur le plan technique que pédagogique. Un site Intranet permettra aux partenaires de rester en lien les uns avec les autres, en particulier les éducateurs et les stagiaires. Un site internet devra permettre de suivre la progression du chantier. Il devra présenter au public toutes les informations sur l'époque et les techniques de construction du navire recueillies par les participants ou les contributeur en ligne. Il sera aussi un lien entre les participants, entre les différents lieux du chantier, et sera coordonné avec les espaces muséographiques dans chacun de ces lieux. (On pourrait envisager que ces espaces soient orientés, en France, vers un musée des techniques de la construction navale et au Québec, vers un musée d'histoire et de civilisation.) Il serait possible de travailler sur la réalisation d'un jeu de rôle ou d'aventure, en ligne ou sur CD-Rom sur le thème de la découverte et du Québec associant tous ces éléments.

Ce volet du projet pourra être réalisé par VECAM et le refuge la Piaule de Drummondville. Des coopérations avec les musées de la Marine et le musée des civilisations de Québec sont recherchées pour la production des supports multimédia qui exploiteront ces ressources.



Frédéric Sultan
VECAM







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